Du quotidien Ouest-France:
Teddy Francisot, sociétaire du Racing Club Nantais et médaillé aux « Gay games » a dévoilé publiquement son homosexualité. Mais il veut avant tout être considéré comme un athlète.
Comme les Jeux Olympiques les Gay Games se déroulent tous les 4 ans. Une compétition sportive où les gays et lesbiennes aiment à se retrouver, même si elle est ouverte à tous, contrairement à ce que l'on peut penser.
Teddy Francisot est étudiant en droit, il a 23 ans, il est aussi homosexuel. Mais, si on ajoute cette précision c'est parce que ce sportif que l'on peut qualifier de haut niveau, aujourd'hui licencié au Racing Club Nantais, le revendique : « Il est difficile dans le petit monde du sport, surtout si l'on est jeune de faire son coming out (révélation publique) sans en avoir des retombées négatives. Le syndrome des vestiaires c'est une réalité. La meilleure des preuves : il y a très peu de sportifs professionnels qui osent révéler leur homosexualité. Moi, cela ne me gêne pas, si mon exemple peut être un espoir pour tous ces jeunes qui souffrent en silence, qui se renferment sur eux-mêmes, qui trop souvent se suicident. Parce qu'ils n'ont personne à qui se confier »
L'athlétisme et lui, c'est une histoire toute récente, elle date d'un an : « J'ai hésité longtemps, je suis un flemmard, l'entraînement ce n'est pas trop mon truc, il a fallu que je me force... » C'est du passé, peut-être aussi parce que l'homme est devenu très vite incontournable chez les sprinters, aux interclubs. Cette pointe de vitesse il a eu l'envie de la confronter à d'autres homosexuels lors des Gay Games, en août dernier, à Cologne : « J'ai découvert cette compétition sur Internet. J'ai tout de suite voulu y participer... » Sauf que l'étudiant en droit qu'il est a des moyens financiers limités. La Fédération Sportive Gay et Lesbienne lui finança son inscription (160 €) et le Racing Club Nantais lui a payé son déplacement. (150 €)
Pour Jean-Luc Lanoë, le président du RCN, c'est une décision normale, prise à l'unanimité par le bureau : « Il est venu nous demander un coup de main. Un club c'est une grande famille, nous l'avons aidé comme nous l'aurions fait pour une autre demande si elle se rapportait à l'athlétisme. Mais, ce n'est pas pour autant qu'il faut accrocher l'insigne gay au fronton du RC Nantes. On respecte les convictions politiques et religieuses de chacun, elles ne doivent pas venir s'immiscer dans la vie du club. »
Ce petit coup de pouce, Teddy Francisot l'a apprécié : « Le RCN n'est pas un club concerné par les gays, ce qu'il a fait, m'a conforté, démontré que j'étais intégré. Surtout que moi pour progresser j'ai besoin du groupe. Ce groupe, je l'ai trouvé au RC Nantes, mais aussi aux Gay Games... » Des jeux d'où il a ramené 2 médailles d'or : sur 100 m remporté en 11''03, son record sur la distance, et sur 200 m gagné en 23''10. Deux médailles qui lui ont valu les félicitations de ses coéquipiers... mais pas de ses parents. « Ils ne savent pas que je suis homosexuel. Je ne pense pas que le moment soit venu de leur dire... »
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