Mardi 17 avril 2012
C'est avec stupeur que la FSGL (fédération sportive gaie et lesbienne) a appris hier sur Yagg.com les propos tenus par Louis Nicollin au micro de RMC le 12 avril dernier. Le patron du Montpellier Hérault Sport Club expliquait pourquoi il ne s'était pas rendu au match entre Montpellier et l'OM (match placé sous le signe de la lutte contre l’homophobie dans le sport) : «J'ai stressé énormément pendant tout le match. D'ailleurs au dernier moment je n'y suis pas allé parce que j'ai eu peur. (…) Oui, je suis un pédé, mais enfin qu'est-ce que tu veux, j'ai eu peur.»
Nous ne pouvons que nous insurger de tels propos, qui une fois de plus sortent de la bouche d'un responsable sportif fort de notoriété nationale. Il n'est pas sans rappeler les anciens dérapages de M. Nicollin qui n'hésitait pas en 2009 à traiter de "tarlouze" un joueur de l'équipe adverse, après une défaite de son équipe.
Suite à cet épisode peu reluisant, le Montpellier Hérault SC avait tenté de rattraper le coup en s'engageant contre l'homophobie, avec la signature de la Charte contre l'homophobie en 2010, ce que nous avions alors salué. Louis Nicollin avait par la suite également participé au clip contre l'homophobie dans le sport du Paris Foot Gay, ce qui lui avait valu d’être nominé pour le prix Pierre Guénin contre l'homophobie cette année.
Il est fort regrettable qu'à la lumière de cette récompense, qui lui a été finalement retirée hier par le jury de SOS homophobie qui décerne ce prix, M. Nicollin ne se soit pas senti plus concerné par le poids de telles paroles. Sa sincérité ne peut donc qu'être remise en question suite à ces derniers développements, d'autant plus que le club de Montpellier avait signé la charte contre l’homophobie dans le sport.
Malgré les premières réactions de Pierre Guénin et du Paris Foot Gay qui ont tous les deux joué la carte de l'humour face à ce dérapage, Louis Nicollin ne recevra finalement pas le prix Pierre Guénin contre l'homophobie. Nous ne pouvons que nous féliciter de la décision du jury du prix qui en conclut que "l’insulte ou le commentaire à caractère homophobe font hélas bien partie du patrimoine génétique et "culturel" du Président du Club de Football de Montpellier".
Reste à savoir qu’elles seront les décisions de la Ligue de Football, de la Fédération Française de Football et du Ministère des Sports, face à ce dérapage qui met à mal les actions de lutte contre l’homophobie dans le sport, engagées depuis 2 ans. Il ne faudrait pas qu’une fois signée la Charte, les dirigeants des clubs sportifs puissent se permettre de tenir des propos homophobes en toute impunité.
Pour la FSGL,
Alexis Christoforou
Vice-Président chargé de la communication de la FSGL
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