D'une part, on voit que les instances olympiques sont à cheval lorsqu'il s'agit du Ramadan. C'est normal : la pratique du culte n'a pas à s'insinuer dans la pratique sportive internationale. Mais étrangement, lorsqu'il s'agit d'opprimer les femmes, le sport ne trouve rien à redire (voir ci dessous).
Du site ajib.fr:
Cette année, les dates des Jeux Olympiques d’été de Londres coïncident avec celles du mois sacré de Ramadan. Près de 3000 athlètes seraient concernés par les effets du jeûne, soit quasiment 25% des sportifs. Chiffres qui n’ont pas l’air de gêner le CIO et les organisateurs Londoniens qui restent fermes sur la question depuis sept ans.
Le jeûne durant les épreuves
Il y a sept ans, lors de l’attribution des Jeux, de nombreux comités olympiques nationaux avaient exprimé leurs inquiétudes. 2 500 à 3 000 athlètes seraient concernés par le jeûne du mois de Ramadan. Ces derniers sont censés ni boire ni manger entre le lever et le coucher du soleil, ce qui pourrait avoir des conséquences sur leur santé physique les jours d’épreuves.
Cette année, le jeûne durera plus de 12h entre l’heure de El-Fajr et de El-Maghreb au moment des Jeux. Ce qui constitue une épreuve en soit pour tous les jeûneurs, qu’Allah agréé nos actions. Les athlètes prennent-ils un risque même s’ils s’y sont préparés ? Londres n’est pas la capital des températures arides, cependant un sportif ressent une soif importante après un très grand effort physique.
La laïcité coûte que coûte
Le CIO et le Comité Organisateur Londonien sont restés fermes sur la question. Lassana Palenfo a été employé par le CIO pour aplanir les angles avec les pays réticents face à cette conjecture. En effet, l’Égypte, le Maroc et la Turquie ne comprennent pas cette décision. L’Ivoirien Lassana Palenfo rétorque que « les Jeux doivent rester apolitiques et areligieux. Si l’on cède, les bouddhistes, les juifs demanderont des aménagements ». « La religion doit rester une affaire personnelle », a-t-il conclu.
La laïcité est sportive. Elle s’invite même aux Jeux Olympiques. Les pratiques religieuses de chacun ne doivent bien entendu pas entrer dans le stade, mais le jeûne de près de 25% des athlètes aurait dû être pris en considération. Dans le cadre des Jeux Olympiques, ces musulmans débutent cette grande compétition avec une difficulté supplémentaire. Mais nous connaissons la récompense du jeûneur. Elle est bien plus grande qu’une médaille d’or ou d’argent.
Les anthropologues vont être attentifs et les médias vont s’en donner à cœur joie. Certains athlètes seront peut être forcés de faire un choix, selon leur état de fatigue physique ou mentale. Que Dieu les préserve.
Sur le hidjab, sports.fr :
Outre la technologie sur la ligne de but et les arbitres assistants supplémentaires, la Fifa a confirmé jeudi une décision qui ne manquera pas de faire débat: la levée de l'interdiction faite aux footballeuses de porter le foulard islamique, le hijab. Le fils du roi Hussein de Jordanie, le prince Ali Bin Al Hussein, vice-président de la Fifa et membre du comité exécutif, a donc obtenu gain de cause. Au grand dam des féministes.
L'International Football Association Board (Ifab) a dit oui. Oui à la levée de l'interdiction du port du voile par les footballeuses, proposée en mars dernier, à l'occasion d'une Assemblée Générale de cet organisme lié à la Fifa et ayant autorité en matière de règles du football. Réunis jeudi à Zurich, les quatre membres de la Fifa et les quatre représentants des quatre fédérations du football au Royaume-Uni, qui le composent, ont voté à l'unanimité -de façon temporaire pour une période d'essai- cette décision après avoir étudié des rapports du responsable médical de la Fifa.
Et l'instance internationale du ballon rond de faire volte-face sur un sujet délicat. Le 3 juin 2011, l'équipe féminine d'Iran était ainsi éliminée de la course aux Jeux Olympiques après que ses joueuses ont refusé d'ôter leur voile lors d'une rencontre face à la Jordanie, le règlement de la Fifa prévoyant qu'au moins le cou et les oreilles soient découverts. Une éviction qui avait lancé le coup d'envoi de la campagne menée par le prince Ali Bin Al Hussein de Jordanie, vice-président de la Fifa et membre du comité exécutif, visant à faire changer les lois du jeu.
Une entreprise payante puisque le 3 mars dernier, l'Ifab décide, à la surprise générale, de lever l'interdiction du port du hijab, arguant qu'il s'agit d'un "signe culturel et non religieux". Un avis que ne partage pas Samir Amghar, chercheur à l'Ecole des hautes études en sciences sociales cité par Le Monde: "Les quatre écoles de jurisprudence dans la théologie musulmane, qui édictent les normes en matière de loi islamique, sont unanimes à affirmer que le port du voile relève d'une obligation religieuse."
Les féministes remontées
La Fifa, elle, a estimé via son secrétaire général, Jérôme Valcke, que les "questions de sécurité et médicales" ne se posaient plus et que l'interdiction était donc levée. De quoi s'attirer les foudres des féministes. Pour Anne Sugier, présidente de la Ligue du droit international des femmes interrogée par Le Monde, "il est tout aussi paradoxal de voir que les promoteurs "de la culture de la modestie et du hijab pour les femmes à travers le monde", veulent à tout prix faire croire que le hijab et le sport sont faits l'un pour l'autre. C'est oublier que le sport c'est d'abord la fête du corps, et que le hijab est une stigmatisation du corps féminin.
L'association "Ni Putes Ni Soumises", elle, s'inquiétait déjà d'une "régression totale" en mars dernier. "Le plus grave, c'est que c'est une décision qui vient de haut, estimait sa présidente, Asma Guéfini, dans les colonnes du Parisien. Et puis, ça commence par le football et ça se termine par tous les sports. La Fifa ne connaît pas le combat des femmes comme nous. Je pense qu'elle est influencée par un lobbying intense des pays riches d'Orient, notamment le Qatar. Il y a là un revirement de sa part car dans son règlement, il est dit que « les joueurs et les dirigeants ne doivent pas arborer sur leur tenue de message ou de slogan d'ordre politique, religieux, commercial ou personnel ».
La Fifa a donc tout simplement décidé de modifier son règlement pour valider le port d'un accessoire déjà visible sur les terrains de rugby ou dans les combats de taekwondo. Une nouvelle réunion de l'Ifab est prévue en octobre. Non pas pour évoquer la condition de la femme, mais pour discuter des détails, "le seul point restant maintenant est la couleur et le dessin du foulard", a précisé Jérôme Valcke.
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