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7-9 September 2012
Brussels Games
Brussels

Brussels Gay Sports will offer a weekend of fun and fairplay in the capital of Europe, with volleyball, swimming, badminton, and tennis, as well as fitness and hiking.

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26-28 October 2012
QueergamesBern
Bern, Switzerland

The success of the first edition of the QueergamesBern proved the need for an LGBT multisport event in Switzerland. This year will be even bigger, with badminton, bowling, running, walking, floorball.

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17-20 January 2013
Sin City Shootout
Las Vegas
The 7th Sin City Shootout will feature softball, ice hockey, tennis, wrestling, basketball, dodgeball, bodybuilding and basketball.

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13-16 June 2013
IGLFA Euro Cup
Dublin
After this year's edition in Budapest at the EuroGames, the IGLFA Euro Cup heads to Dublin for 2013, hosted by the Dublin Devils and the Dublin Phoenix Tigers.

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Friday, December 31, 2010

En français: "Pourquoi les Gay Games?" du Dr Tom Waddell

Pourquoi des Gay Games ? 

Voici un extrait du Livre blanc rédigé en 1982 par le docteur Tom Waddell, le fondateur des Gay Games, afin de répondre à la question : Pourquoi des Gay Games?

I. Introduction

Les Gay Games San Francisco 1982 qui viennent de se dérouler constituent un évènement phénoménal dans l'histoire des homosexuels. Ce fut une Olympiade dans le sens le plus authentique du terme : un festival sportif et artistique.

Mais ces jeux ont été bien plus encore !

Ces premiers Gay Games ont été une véritable expérience collective en matière d'unité et d'éducation. Ils ont également été un puissant moteur de changement.

J'emploie le mot « expérience » dans son sens scientifique, puisqu'il s'agissait d'un processus de découverte. En regardant de près notre communauté faite de femmes et d'hommes qui vivent leur homosexualité de manière ouverte, nous constatons actuellement une période de mutation rapide. Nous sommes en train de passer d'une communauté unidimensionnelle luttant contre la discrimination à une communauté complexe à facettes multiples, capable de proposer une multitude d'horizons nouveaux pour nous-mêmes, et pour autrui.

En tant que femmes et hommes ouvertement homosexuels, nous avons obtenu de nouvelles et importantes libertés qui vont dans le sens d’une libération de l'oppression liée à nos préférences sexuelles. Mais notre lutte ne doit pas s'y cantonner. Ces progrès récents font partie d'un processus qui doit s'élargir pour englober d'autres secteurs de nos vies. En bref, nous devons mieux connaître le processus de notre libération sexuelle pour mieux le mettre en œuvre en vue d'autres formes de libération.

Dans les Gay Games il n’y a ni séparatisme, ni exclusion. Ils ne sont pas orientés vers la victoire et ne visent pas de profits commerciaux. Au contraire, ils visent à rassembler une communauté mondiale dans un esprit d'amitié, à expérimenter la participation, à ouvrir les esprits et à renforcer l'estime de soi, tout en réalisant une certaine synergie culturelle et intellectuelle.


Nous avons l’opportunité que cet événement influe sur un monde en transition. Aujourd'hui il y a un énorme besoin d'actions exemplaires. Les hommes et les femmes homosexuels ont acquis un droit d'agir ainsi après d'avoir franchi ce premier grand pas qui est de se reconnaître comme ils sont, sans se dévaluer. Il est impératif de vaincre toutes les formes d'illusions et de faux-semblants, et il nous faut mieux connaître les outils qui nous permettront d’agir. Nous sommes impliqués dans un processus de modification des opinions qui ne reposent que sur l'ignorance. Nous avons l’opportunité de prendre l'initiative sur des questions essentielles qui touchent à la qualité de vie de chacun, et de manière à ce que chacun puisse en bénéficier.

II. La conception des Gay Games

A. Contexte
Les premiers pas des Gay Games en 1980 ont été plutôt comiques. Parce qu’il n'existait pas de rapports internationaux entre les organisations sportives déjà existantes dans les différentes communautés homosexuelles, et parce que celles-ci agissaient surtout au niveau local, ou pour un public très restreint, on pouvait légitimement douter de la viabilité des Jeux. Pour de nombreuses personnes, c'était une véritable gageure, une entreprise impossible ou en tout cas bien hardie.
Un petit groupe de bénévoles a réalisé un énorme travail et a fait preuve d'un grand acharnement pour que ces jeux voient le jour quoi qu'il arrive, et quel que soit le niveau de réussite. Il n’y avait aucun précédent pour une telle entreprise, et la crédibilité des Games est restée en suspens jusqu'à la cérémonie d'ouverture, le 28 août 1982. Mais depuis, les sceptiques ont commencé à se taire, et la semaine d’activités qui a suivi a situé les Gay Games comme une véritable force grâce à l’action positive et à l’unité qu’ils élaborent pour les homosexuels du monde entier. Les tous premiers Gay Games de San Francisco sont entrés dans l'histoire comme une fête à l'échelle mondiale rassemblant des femmes et des hommes ouvertement homosexuels est entrée.

B. Principes de base et objectifs des Gay Games
Les principes qui guidèrent la création des premiers Gay Games ont comme concept de base le fait qu’ils sont un vecteur d'éducation et de changement, en ce qui concerne la perception de l'homosexualité par les homosexuels, hommes ou femmes, vivant pleinement leur orientation sexuelle. Ce qui primait, c’était un sens clair d'identité et d'estime de soi. En termes d'outil d'éducation pour nous-mêmes, ces premiers Gay Games ont été une grande réussite.

Un autre objectif important était de permettre la découverte des uns et des autres, et en particulier la rencontre entre gays et lesbiennes. Les groupes qui vivaient chacun de leur côté devaient soudain agir ensemble, ce qui a généré un esprit de coopération, d'amitié, et d'entraide.

Sur un plan sportif, on n'a jamais cessé d'insister sur la priorité donnée à la participation et l’accomplissement de soi plutôt que sur les valeurs traditionnelles de la victoire à tout prix. La mise en œuvre de cette volonté a été magnifique. Il ne faudra jamais l'abandonner, faute de quoi nous capitulerions devant la philosophie destructrice du sport de compétition. La volonté de gagner – quand on en fait une priorité – créé un climat d’adversité où plus on valorise les vainqueurs, plus on écrase les perdants. Nous espérons insister sur les aspects du sport qui promeuvent le jeu et la coopération, tout en essayant d'éviter les conceptions destructrices qui divisent, et la croyance trop courante selon laquelle pour gagner il faut battre quelqu'un. Nous souhaitons promouvoir le principe que "faire de son mieux" peut faire de tous des vainqueurs, en redéfinissant la notion d'excellence par rapport aux capacités de chacun.

Il s'agissait aussi de défaire les attitudes courantes dans le sport concernant les discriminations liées à l'âge, au sexe, et à la race. Les hommes et femmes homosexuels ne sont pas à l'abri des préjugés de tout un chacun, au prétexte qu'ils recherchent la liberté sexuelle. A bien des égards, nous sommes mêmes coupables d’adopter des discriminations et de les pousser à leurs extrêmes.

Nous disons que nous sommes différents. Alors que cette différence se manifeste par l'amitié et l'équité ! Devenons les enseignants; et agissons en sorte que nous ayons quelque chose de valable à partager !

On ne peut qu’insister sur le fait que les Gay Games sont là pour le plaisir de tous. Pour réaliser cette ambition, nous devons aller encore plus loin lors de la prochaine édition :

1. Instaurer des équipes et des événements mixtes chaque fois que cela sera possible en respectant les critères de sécurité des participants. Cela a été tenté dans une certaine mesure lors de ces premiers Gay Games, mais il y a de la marge pour aller beaucoup plus loin.

2. Les catégories d'âge ont été appréciées, mais ne elles concernaient que quelques sports. Leur élargissement pourra impliquer beaucoup de nouveaux participants.

3. Encourager la participation de toutes les minorités ethniques, des sourds et malentendants et des handicapés de manière générale. L'homosexualité traverse ces clivages catégoriels, tout comme elle transverse les classes sociales. Les Gay Games doivent être le reflet de notre diversité. Il ne s'agit pas simplement de ne pas pratiquer la discrimination nous-mêmes, mais il nous faut aller à la rencontre des participants potentiels de toutes ces personnes. Nous avons déjà apporté la preuve lors des premiers Gay Games qu'il ne s'agissait pas d'une manifestation pour les seuls gays blancs, mais que sa nature même était de transcender les divisions discriminatoires.

Malgré une certaine attitude stéréotypée de mépris affiché pour le sport de compétition chez les hommes et les femmes homosexuels, les premiers Gay Games ont démontré qu'il existait pourtant chez eux une réelle volontés de participer à des rencontres sportives structurées. Ce type d’activité constitue une ressource dans laquelle il a suffi de puiser pour en faire un ressort de l’unité.

Les populations gaies et lesbiennes varient énormément en termes d’environnement socio-économique, politique et religieux. Mise à part notre expérience commune de l'oppression, que pouvons-nous partager pour le bien collectif ? Ce qui est sûr, c’est que si nous pouvons analyser et exploiter ces traits qui nous sont communs – notre demande de liberté d'expression, nos vulnérabilités, notre créativité – nous pouvons améliorer notre condition, mais aussi la société prise dans son ensemble. N'oublions jamais que nous faisons partie d'une collectivité qui dépasse notre communauté, et que nous nous devons de lui apporter quelque chose de positif.

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